Cronartium ribicola

         et Cronartium flaccidum

              La rouille vésiculeuse de l'écorce des pins

 
Position systématique : Champignon - Basidiomycète - Urédinale
Hôtes habituels :

- Pins à 5 aiguilles = Cronartium ribicola

- Pins à 2 aiguilles = Cronartium flaccidum ou Peridermium pini (=Endocronartium pini)

Hôte alternant :

- Pins à 5 aiguilles = Ribes (groseilliers  sauvages)

- Pins à 2 aiguilles = Dompte venin, Melampyre, pivoine (P. pini n'a pas d'hôte alternant et passe de pin en pin)

Localisation sur l'hôte : Troncs

• Biologie

Le cycle de la rouille (causée par C. ribicola ou C. flaccidum) nécessite généralement deux hôtes.

Les spores issues des fructifications (écidies) présentes sur les tiges de l'hôte principal (pin) au printemps sont emportées par le vent et déposées sur les feuilles de l'hôte alternant. Sur ces feuilles, on observe sur la face supérieure la formation d'urédies (brun-orange) et, en automne, sur la face inférieure, la formation de télies (jaune-brun). Le cycle est bouclé quand les basidiospores issues de l'hôte alternant sont déposées par le vent sur les branches et les aiguilles du pin pour former de nouveles écidies.

Par contre, Peridermium pini forme des écidies sur le pin au printemps sans passage par un hôte alternant.

A partir de l'automne de l'année de l'infection du pin, le champignon se développe sans marquer de symptômes sur son hôte principal. Les chancres n'apparaissent que plus tard (de l'année suivante à plusieurs années après).

• Symptômes et éléments de diagnostic

- Sur les branches et tiges : boursouflures, méplat correspondant à une plage de mortalité du cambium, renflements fusiformes de l'écorce, écoulement de résine (qui attire la pyrale du tronc souvent associée), présence de fructifications orangées (écidies) sur les chancres au printemps, chancre, zone recouverte de fumagine prenant une couleur noirâtre.
- Sur les aiguilles : jaunissements puis chute prématurée des aiguilles situées au-delà des chancres.
- Sur le plant entier : réduction de croissance, pousses de petite taille.

• Dégâts

Perte de croissance du sujet, risque de mortalité de plants. Un chancre ceinturant le tronc peut causer la mort de l'arbre par perte de dominance apicale mais la proportion de tiges concernées restent très généralement suffisamment faible pour que ces maladies ne posent pas de réels problèmes dans les pinèdes. Sur des sujets plus âgés, on peut observer l'évolution de la maladie pendant de nombreuses années (jusqu'à 20 ans) avant de les voir totalement dépérir.

Certains lépidoptères opportunistes profitent de l'affaiblissement des sujets par la rouille pour installer leur ponte dans les tissus affectés. Le minage de leurs chenilles amplifie les risques de dépérissement des sujets atteints.

Aujourd'hui, ce sont majoritairement les pins à 2 aiguilles qui sont concernés par ces chancres.