Connaître son cycle
En Suisse, la Punaise diabolique (fig 1) n’effectue qu’une seule génération par an, mais elle peut en effectuer jusqu’à quatre voir plus dans le sud de sa zone d’origine en Chine. La reproduction des adultes se déroule durant l’été. Chez les populations univoltines (une génération par an), les nouveaux adultes ne sont pas immédiatement matures sexuellement et doivent passer l’hiver dans des zones protégées avant de pouvoir se reproduire l’été suivant.(fig 2).
L’hivernation est induite par la diminution de la longueur des jours à partir de 15h d’ensoleillement à la fin de l’été et se termine le printemps suivant avec l’augmentation de la température et de la longueur des jours. Dans des conditions naturelles, les punaises passent l’hiver dans des crevasses sèches, sous les écorces épaisses d’arbres morts encore sur pied et plus particulièrement de Chênes et de Robinier. H. halys est également attirée par les fissures et les crevasses des infrastructures créées par l’homme incluant les véhicules, les bâtiments, les maisons et d’autres constructions. On assiste alors à l’automne à des invasions spectaculaires dans les maisons. C’est aussi ce comportement qui facilite son invasion.(fig 3).
En suisse, les adultes quittent leur site d’hivernation et commencent à se nourrir au printemps dès le mois d’avril, mais l’oviposition ne commence pas avant mi-juin. Le pic d’oviposition a lieu début juillet mais on peut trouver des œufs jusqu’en septembre. Les œufs lisses et de couleur pâle sont déposés à la surface des feuilles en groupes en comprenant en moyenne de 27 à 28. L’éclosion a lieu trois à six jours après l’oviposition. Il y a cinq stades larvaires. Le premier stade ne se nourrit pas, les larves restant groupées autour de la ponte. Le second stade se disperse et commence à se nourrir en piquant les feuilles, tiges, fruits et semences. En conditions naturelles avec des températures fluctuantes (en moyenne entre 15,9 à 19,9°C) en Suisse, le développement de l’œuf à l’adulte demande de 60 à 107 jours. Les premiers adultes de la nouvelle génération émergent la dernière semaine d’août mais la majorité en septembre.
La fécondité d’une femelle a été étudiée en laboratoire aux USA et au Japon et montre une capacité de ponte de 200 à 480 œufs mais en moyenne la fécondité observée en Suisse dans des conditions naturelles est seulement de 79 œufs. Les températures inférieures à 15°C sont critiques pour le développement des larves, H. halys a besoin d’habitats plus chauds pour assurer son développement. La température optimale de développement est de 30°C mais à 35°C, les œufs ne se développent plus.
Plus de 120 plantes hôtes appartenant à de nombreuses familles botaniques ont été enregistrées en Amérique du Nord et en Asie, 50 en Suisse. H. halys est généralement considérée comme une espèce arboricole et parmi ses plantes hôtes d’intérêt économique figurent plusieurs arbres fruitiers, mais également des petits fruits, des plantes herbacées telles que des légumes, des plantes ornementales et des grandes cultures. On peut citer entre autres les genres suivants : les ronces (Rubus), la vigne (Vitis vinifera), les agrumes (Citrus), le soja (Glycine max), les pommiers (Malus), les Poiriers (Pyrus), les muriers (Morus), les pruniers (Prunus avium, P. persica…), les chèvrefeuilles (Lonicera), les noyers (Juglans), les érables (Acer), les tilleuls (Tilia), les pois (Phaseolus, Pisum…), Paulownia, Hibiscus, etc. De très nombreuses cultures alimentaires et ornementales.(fig 4).
H. halys se nourrit surtout sur les organes reproducteurs et ne reste donc qu’un temps limité sur chaque plante. Les larves et les adultes sont très mobiles et changent fréquemment d’hôte en fonction de leur état de maturité. Les adultes notamment ont un pouvoir de dispersion important et peuvent rapidement coloniser de nouvelles plantes hôtes.
Les ennemis naturels sont des Araignées, Fourmis, Libellules ; on connaît encore peu d’endoparasites : des Telenomus (Scelionidae) et des Anastatus (Eupelmidae) ont été trouvés aux USA, ainsi que des Mouches Tachinaires.(fig 5-6).