Mieux connaître et déclarer la punaise diabolique
- Reconnaître l’adulte
La punaise diabolique est assez facile à repérer et reconnaître mais se confond aussi très facilement avec plusieurs grosses punaises européennes de la famille des Pentatomidae et surtout avec Rhaphigaster nebulosa.
Il s’agit d’une punaise typique ailée au stade adulte. Les punaises (sous-ordre des Hétéroptères) se reconnaissent des autres insectes par leur appareil buccal de type piqueur-suceur (le rostre, sorte de trompe) et la présence d’ailes antérieures constituées de deux parties : une coriace (la corie) et une molle (la membrane), disposées à plat sur le dos. Les coléoptères qui pourraient ressembler à la Punaise diabolique par exemple ont un appareil buccal broyeur avec des mandibules et des ailes antérieures entièrement coriaces (sans membranes).(fig 2 - 3).
Il s’agit d’une punaise de grande taille du moins pour notre faune (12 à 17 mm de long sur 7 à 10 de large), de couleur foncière brun jaunâtre tirant parfois sur le rougeâtre et densément marquée de points sombres, parfois verdâtres par endroit. Les antennes sont foncées annelées de clair (un anneau blanc ou rougeâtre à la base et à apex de l’article IV et un à la base de l’article V).
La partie visible des segments de l’abdomen (connexivum) alterne également de blanc et de brun foncé.(fig 4).
Plusieurs espèces de punaises européennes peuvent correspondre à cette description. Les principales sont illustrées dans l’application .
La série complète des critères suivants permet de reconnaître la punaise diabolique des autres punaises européennes :
- taille grande = 12 – 17 mm ;
- membrane blanche avec des taches brunes allongées le long des nervures ;
- absence de pointe ou de protubérance sur la face inférieure de l’abdomen (comparer avec Rhaphigaster nebulosa) ;
- connexivum avec des taches médianes claires plutôt triangulaires ;
- coloration des antennes : articles I à III sombres, article IV avec la base et le sommet clairs, article V avec la base claire ;
- tête allongée et rectangulaire avec les marges latérales concaves.(fig 5-6-7).
D’autres critères notamment les pièces génitales du mâle permettent une identification sûre en cas de doute.
- Reconnaître les stades larvaires
La reconnaissance des larves est difficile et plus délicate notamment parce que tous les stades larvaires des punaises européennes ne sont pas encore connus !
Les photos suivantes permettent d’avoir une idée de ce à quoi elles ressemblent.
- Stade 1. Elles sont petites 2,4 mm, et restent groupées autour des œufs. Elles sont elliptiques, non déprimées (ou plates). De loin la tête et le thorax paraissent noirs, l’abdomen rouge avec des taches noires. Attention beaucoup de larves de punaises européennes au premier stade ressemblent à ça.(fig 8).
- Stade 2. Ovoïdes, plus ou moins déprimées. De loin elles paraissent grises. Tête rectangulaire avec une paire de projections en forme de cornes devant les yeux ; antennes noir rougeâtre avec la partie apicale de l’articleIII blanche. Tête, thorax, plaques dorsales et connexivum en grande partie noirs, excepté les régionslatérales, subhyalines. Pronotumbordé sur ses marges latérales par une rangéed’épines. Abdomen grisâtre avec des taches ainsi que les jonctions intersegmentaires rougeâtres. Pattes brun noirâtre. Longueur : 3,7 mm.(fig 9).
- Stade 3. Corps pyriforme (en forme de poire), relativement déprimé (assez plat). Tête rectangulaire avec une paire de projections en forme de cornes devant les yeux. Tête, thorax, plaques dorsales et connexivum en grande partie noir brunâtre avec des zones brun jaunâtre, notamment en avant des paires d'orifices odorifères. Pronotumbordé sur ses marges latérales par une rangéed’épines. Abdomen blanchâtre avec des taches et les jonctions intersegmentaires rougeâtres. Pattes brun noirâtre, sauf la base des fémurs et le milieu des tibias blancs. Long : 5,5 mm.
- Stade 4. Corps comme au stade 3, pyriforme, assez déprimé, de coloration presque identique. Antennes noir rougeâtre, sauf l’apex de l’article III et la base de IV blanc jaunâtre. Fémurs bruns avec des points noirs dispersés, et leur base blanc jaunâtre. Tibias et tarses brun noirâtre sauf le milieu des tibias blanc jaunâtre. Une légère dépression d’un noir pourpré au milieu de la surface interne de chaque segment du connexivum. Long : 8,5 mm.(fig 10).
- Stade 5. Corps comme aux stades 3 et 4, pyriforme, assez déprimé. Antennes comme au stade 4. Tête, thorax, plaques dorsales et segments du connexivum en grande partie noir brunâtre avec un reflet métallique, sauf quelques taches jaunâtres sur la tête et le thorax et aussi sur le connexivum. Moitié antérieure des marges latéro-antérieures du pronotum, marges latérales du mésonotum et milieu des marges latérales du connexivum blanc subhyalines. Abdomen blanc jaunâtre pâle, densément couvert de points noir métallique, avec les jonctions intersegmentaires rougeâtres et des points rougeâtres. Fémursmarbrés de brun noirâtre, à base blanchâtre ; tibias et tarses en grande partie bruns, avec le milieu des tibias et l’apex des tarses blancs. Sternites thoraciques, hanches, trochanters, bases des fémurs, dessous de l’abdomen à tous les stades surtout le dernier, blanchâtres, contrastant fortement avec les marges du thorax et de l’abdomen plus sombres.(fig 11).
- Reconnaître les œufs
Les œufs sont pondus par plaques. Ils sont blanchâtres, en forme de tonnelets arrondis, de 1,6 mm de long sur 1,3 de large. Ils portent un opercule ressemblant à un couvercle entouré de petits picots. Après la naissance des larves, ils restent en place, avec le couvercle soulevé par un système d’ouverture triangulaire et noir que l’on appelle ruptor ovi (très visible).(fig 13).
Attention : on peut très facilement les confondre avec n’importe quelle ponte de punaise de la famille des Pentatomidae de taille similaire.