Anomalies de forme des feuilles
De nombreuses maladies affectant le melon modifient le développement des plantes, mais surtout celui des feuilles. Plusieurs qualificatifs sont employés pour traduire ces perturbations de croissance : végétation rabougrie, bloquée, naine..., feuilles recroquevillées, gaufrées, cloquées, dentelées, filiformes...
Notons que dans bien des cas ces symptômes se manifestent en même temps sur les plantes malades, ce qui ne facilite pas l'utilisation de ces critères pour différencier les maladies entre-elles.
Soulignons que ces malformations sont souvent associées à des anomalies de colorations qui permettent de d'identifier plus facilement les maladies. Nous vous conseillons donc de consulter surtout cette rubrique.
Bien souvent, les micro-organismes parasites, certains ravageurs, plusieurs maladies non parasitaires affectent en particulier la croissance des plantes de melon, et notamment celle des parties aériennes. Ces dernières présenteront souvent un aspect et un port modifiés qui contrasteront avec ceux des plantes environnantes apparemment saines, ce qui ne manquera pas d'attirer votre attention.
En présence de plantes à croissance réduite, présentant des feuilles plus ou moins déformées, plusieurs causes sont envisageables :
- soit parasitaires :
- plusieurs virus ** : [ virus de la mosaïque du concombre (CMV), virus de la mosaïque de la courge (SqMV), virus de la mosaïque Jaune de la courgette (ZYMV), virus de la mosaïque de la pastèque type 2 (WMV2), virus des taches en anneaux du papayer (PRSV ex. WMV1)...]
- des dégâts de pucerons peuvent aussi être envisagés.
- soit non-parasitaires :
- des désordres nutritionnels (carence en calcium...) ;
- diverses phytotoxicités.
* La croissance des plants et des plantes de melon peut être réduite à des degrés divers en fonction de la nature de la maladie qui l'affecte et de la précocité de sa manifestation.
En effet, le développement des plantes est parfois perturbé très tôt. C'est le cas, par exemple, dans des parcelles fortement contaminées par un champignon parasite tellurique ou par des nématodes ; les plantes, très rapidement confrontées à l'inoculum présent dans le sol, subissent des altérations racinaires et/ou un envahissement vasculaire qui perturbent leur développement (faire un lien). Ainsi, des réductions de croissance sont constatées lors d'attaques précoces provoquées par des champignons comme Phomopsis sclerotioides notamment ou par des nématodes appartenant au genre Meloidogyne.
Parmi les autres micro-organismes, les virus, quels que soient leurs modes de transmission et la nature de leurs symptômes, interfèrent particulièrement avec le développement des plantes. La réduction de croissance des plantes est d'autant plus précoce que les infections ont lieu très tôt au cours de leur cycle de développement. Elle pourra être particulièrement marquée si le virus est transmis par les semences et se multiplie ainsi prématurément ; elle le sera également lors de contaminations survenant dès la pépinière ou juste après plantation, d'où l'intérêt de protéger les plants au cours de leur élevage.
** Les risques de confusions de diagnostic entre virus étant importants sur melon, nous vous conseillons fortement de faire réaliser un test sérologique ou moléculaire par un laboratoire spécialisé, afin d'identifier avec certitude le ou les virus responsables.