(Berk. & M.A. Curtis) C.T. Wei, (1950)
Corynesporiose
- classification : Fungi, Ascomycota, Pezizomycotina, Dothideomycetes, Pleosporomycetidae, Pleosporales, Corynesporascaceae
- téléomorphe : Corynesporasca
- synonymie : Corynespora melonis (Cooke) Sacc., (1913)
Helminthosporium cassiicola Berk. & M.A. Curtis [as 'cassiaecola'], (1868) [1869]
- dénomination anglaise : target spot
- Répartition et dégâts
Ce champignon, parfois confondu avec un Helminthosporium, est assez largement répandu dans le monde. Il est grave sur tomate dans plusieurs pays tropicaux ou subtropicaux humides d'Amérique (États-Unis, Brésil, Mexique
), d'Europe (Roumanie
), d'Afrique (Nigeria
), d'Inde, d'Asie (Japon, Taiwan
) et des Caraïbes (Cuba, Porto Rico, Haïti, Trinidad
). Il ne sévit pas en France. Il est observé en plein champ comme sous abris.
Extrêmement polyphage, il est signalé sur plus de 145 genres botaniques appartenant à au moins 53 familles. Certaines souches possèdent tout de même une spécificité parasitaire certaine. Sur tomate, celle-ci serait en partie due à la production d'une phytotoxine.
- Symptômes
De petites lésions humides apparaissent à la face supérieure du limbe. Elles ont une croissance radiale et sont parfois localement limitées par une nervure. Plutôt circulaires, elles peuvent atteindre 2 cm de diamètre et sont auréolées d'un halo jaune bien visible. Des motifs concentriques sont également présents sur certaines taches, qui rappellent ceux d'une cible (target spots). Les taches peuvent être assimilées à celles occasionnées par Alternaria solani.
Des lésions brunes et longitudinales se manifestent également sur la tige et les pétioles ; elles ceinturent parfois entièrement ces organes, engendrant le dessèchement de folioles et de feuilles.
Sur les jeunes fruits, les lésions sont petites, brun clair avec une marge plus foncée et de consistance sèche. Elles sont plus larges et circulaires sur les fruits mûrs. Légèrement déprimées, elles finissent par brunir et se fendre en leur centre. Des fructifications du champignon peuvent parsemer les lésions, leur conférant parfois une légère teinte gris sombre à noire (figure 55 et photo X) .
(Consulter aussi les figures 30, 31, et la photo 779.)
- Éléments de biologie
C. cassiicola est extrêmement polyphage, ce qui lui permet de se maintenir et de se multiplier sur une grande diversité de plantes cultivées (poivron, aubergine, tabac, melon, concombre, certains haricots, hydrangea, soja, hévéa, sésame, coton
) ou d'adventices (Commelina benghalensis, Verronia cinerea, Aspilia africana, Lepistemon sp., etc.) qui assurent la multiplication de ce champignon et jouent le rôle de plantes réservoirs. Il se conserve aisément sur les débris végétaux plus de 2 années.
Les contaminations ont lieu lors de périodes humides, via les stomates ou directement à travers la cuticule. Une fois dans les tissus, le champignon les colonise rapidement et sporule sur les tissus altérés, formant des conidies caractéristiques allongées subhyalines à légèrement brunes, isolées ou en courtes chaînes. Celles-ci présentent de 4 à 20 pseudo-cloisons (figure 55).
Les conidies sont dispersées dans le courant de la matinée par le vent, la pluie et les éclaboussures. Elles assurent les contaminations secondaires.
Ce champignon est favorisé par les fortes pluies, les longues périodes d'humidité et des températures de l'ordre de 24 à 31°C. Son optimum thermique se situerait aux alentours de 28°C.
- Protection
Des rotations culturales assez longues seront réalisées ; elles ne feront pas intervenir de cultures sensibles.
On évitera de mettre en place de nouvelles plantations à proximité de cultures touchées ou sensibles.
On éliminera les vieilles feuilles malades au moment de la récolte ; elles ne seront en aucun cas abandonnées sur le sol.
Des fongicides pourront être appliqués préventivement lors de périodes à risques, ou dès que vous observerez les tout premiers symptômes. Les matières actives suivantes sont rapportées dans la littérature pour leur performances plus ou moins bonnes à l'égard de C. cassiicola : chlorothalonil, mancozèbe, manèbe, cuivre, dichlofluanide, iprodione
Contrairement au concombre, aucune variété de tomate résistante n'est actuellement disponible. Pourtant, quelques lignées et cultivars (chez Lycopersicon esculentum et L. pimpinellifolium) se sont avérés très résistants à la suite de criblages variétaux.
N.B. : La législation sur les pesticides évoluant très rapidement, nous vous conseillons de consulter votre technicien et/ou le site internet e-phy afin de confirmer que les fongicides préconisés dans cette fiche sont toujours homologués pour cet usage, ou qu'il n'en n'existe pas de nouveaux autorisés récemment.