Méthodes de protection
- En cours de culture
La lutte contre Botrytis cinerea est toujours plutôt délicate sur salade ; plusieurs explications peuvent être données à cette situation :
- des plantes particulièrement réceptives (feuilles succulentes et tendres), souvent cultivées dans un contexte climatique favorable à Botrytis cinerea, en particulier sous abris ;
- une obligation d'arrêter les traitements fongicides relativement longtemps avant la récolte, notamment à un moment où les salades sont les plus vulnérables ;
- une aptitude particulière de ce champignon à s'adapter rapidement aux fongicides qui lui sont opposés ;
- un nombre trop limité de fongicides homologués pour l'usage "pourritures du collet" de la laitue.
Lorsque vous observez des symptômes de Botrytis cinerea dans votre culture et si un programme de traitements préventifs n'a pas été mis en place, nous vous conseillons de réaliser une application avec l'un des fongicides* homologués en France : iprodioneR , pyriméthanilR, cyprodinylR + fludioxonil, boscalid + pyraclostrobine, soufre triture , Bacillus subtilis (e-phy laitue - scarole, frisée). Il y a lieu de suivre, à partir de ce moment, le calendrier de traitements préconisé plus loin et de respecter les délais avant récolte, variables en fonction des fongicides (Notons que seuls les traitements préventifs sont réellement efficaces sur les pourritures du collet chez les salades). Etant donné le nombre réduit de matières actives disponibles pour cet usage et le nombre de modes d'action, il est bien difficile d'organiser une ou des stratégies anti-résistances. Ajoutons que l'homologation récente de l'association boscalid + pyraclostrobine améliore sensiblement la situation.
(R : résistance à ce produit connue chez B. cinerea)
(Rappelons que l'utilisation du pyriméthanil et du cyprodinil + fludioxonil ne sont pas sans risque de phytotoxicité, en particulier sous serre)
Par ailleurs, il convient de mettre en place plusieurs mesures prophylactiques complémentaires de la lutte chimique, à la fois en pépinière et en plein champ. Les abris doivent être aérés au maximum, afin de diminuer l'hygrométrie ambiante et, en particulier, d'éviter la présence d'eau libre sur les plantes. La mise en place d'un écran thermique sur les salades, comme un agro-textile (voile non tissé, tissu maille), contribue à augmenter l'humidité et à diminuer la luminosité. Dans le cas d'attaques sévères, il est préférable de le retirer. Il convient de réaliser les irrigations en cours de matinée et en début d'après-midi, jamais le soir, ceci afin de permettre aux plantes de sécher le plus rapidement possible. Dans certains cas, il peut être nécessaire de chauffer les abris afin de réduire l'hygrométrie et en particulier d'éliminer la rosée présente sur les feuilles.
Il faut éliminer très rapidement les débris végétaux en cours de culture, en particulier les plantes touchées sur lesquelles Botrytis cinerea sporule abondamment et forme parfois des sclérotes. On évitera tout stress aux plantes conduisant à des à-coups de croissance.
La fumure azotée doit être maîtrisée. Elle doit être ni trop excessive (à l'origine de tissus succulents très réceptifs), ni trop faible (sources de feuilles chlorotiques constituant des bases nutritives idéales pour Botrytis cinerea).
En fin de culture, les débris végétaux devront être rapidement éliminés des parcelles afin d'éviter qu'ils soient ultérieurement enfouis dans le sol et que le champignon puisse s'y conserver. Un labour profond facilitera la décomposition des quelques résidus restants.
- Culture suivante
Dans le cas où la pépinière sera réalisée chaque année au même endroit et/ou dans le même abri, il sera indispensable de mettre en place les mesures d'hygiènes et de désinfections préconisées.
L'efficacité des rotations culturales est décevante ; cette situation est certainement due à la polyphagie de Botrytis cinerea et au fait que l'inoculum provient en grande partie de l'environnement de la culture.
Le sol des futures parcelles de salade sera bien préparé et drainé afin d'éviter la formation de flaques d'eau propices aux attaques tardives après pommaison. En plein champ, les rangs de plantation seront orientés si possible dans le sens des vents dominants afin que le collet des plantes et le couvert végétal soient bien aérés. La plantation de salades sur des buttes permet également l'aération de leur collet et évite la stagnation d'eau à leur proximité. On évitera les densités de plantation trop importantes et de blesser les plantes.
Des traitements fongicides préventifs seront indispensables. Actuellement, les calendriers proposés en France et dans de nombreux autres pays sont à peu près comparables. Ils font intervenir 3 à 5 traitements en plus de ceux réalisés en pépinière (positionnés souvent après plantation, aux stades 7-9 et 11-13). Leur nombre fluctue en fonction de la période de l'année, du type de salade, du type de culture (plein champ ou sous abri) et des zones de production.
Les autres maladies et déprédateurs devront être maîtrisés car ils sont à l'origine de blessures, de nécroses tissulaires propices à l'installation de Botrytis cinerea. Il conviendra d'éviter l'apparition de symptômes de Tip-burn pour les mêmes raisons. Dès que la végétation deviendra importante, il faudra être vigilant, surtout en période de temps couvert et à l'approche de la pommaison des salades.
Bien qu'aucune résistance variétale n'ait été trouvée chez les salades, comme chez de nombreux autres hôtes de ce champignon, de légères différences de sensibilité sont observées entre cultivars. Elles seraient liées aux ports plus ou moins dressés de certains types (romaines, laitues grasses) ou à une cuticule foliaire plus épaisse. De plus, les chicorées apparaissent moins sensibles que les laitues.
Un certain nombre de méthodes originales ont été ou sont expérimentées dans plusieurs pays. Ainsi, des extraits de compost ont été utilisés en Angleterre ; pulvérisés sur les plantes, ils réduiraient les dégâts dus à Botrytis cinerea et permettraient d'augmenter les rendements. Des antioxydants ont été également employés en Israël pour limiter le développement de ce champignon.
Plusieurs champignons et des bactéries antagonistes ont été évalués in vitro ou in vivo pour le contrôler. Parmi eux on peut citer : des Streptomyces spp. comme Streptomyces griseoviridis…, Gliocladium virens, Trichoderma harzianum, Ulocladium atrum...
* Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous avons tout de même choisi de vous indiquer dans chaque fiche, le nom de quelques matières actives homologuées au moment de la rédaction de la fiche. Nous essaierons d’actualiser cette liste, au fur et à mesure des retraits et des nouvelles homologations. Malgré cela, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.
La lutte contre Botrytis cinerea est toujours plutôt délicate sur salade ; plusieurs explications peuvent être données à cette situation :
- des plantes particulièrement réceptives (feuilles succulentes et tendres), souvent cultivées dans un contexte climatique favorable à Botrytis cinerea, en particulier sous abris ;
- une obligation d'arrêter les traitements fongicides relativement longtemps avant la récolte, notamment à un moment où les salades sont les plus vulnérables ;
- une aptitude particulière de ce champignon à s'adapter rapidement aux fongicides qui lui sont opposés ;
- un nombre trop limité de fongicides homologués pour l'usage "pourritures du collet" de la laitue.
Lorsque vous observez des symptômes de Botrytis cinerea dans votre culture et si un programme de traitements préventifs n'a pas été mis en place, nous vous conseillons de réaliser une application avec l'un des fongicides* homologués en France : iprodioneR , pyriméthanilR, cyprodinylR + fludioxonil, boscalid + pyraclostrobine, soufre triture , Bacillus subtilis (e-phy laitue - scarole, frisée). Il y a lieu de suivre, à partir de ce moment, le calendrier de traitements préconisé plus loin et de respecter les délais avant récolte, variables en fonction des fongicides (Notons que seuls les traitements préventifs sont réellement efficaces sur les pourritures du collet chez les salades). Etant donné le nombre réduit de matières actives disponibles pour cet usage et le nombre de modes d'action, il est bien difficile d'organiser une ou des stratégies anti-résistances. Ajoutons que l'homologation récente de l'association boscalid + pyraclostrobine améliore sensiblement la situation.
(R : résistance à ce produit connue chez B. cinerea)
(Rappelons que l'utilisation du pyriméthanil et du cyprodinil + fludioxonil ne sont pas sans risque de phytotoxicité, en particulier sous serre)
Par ailleurs, il convient de mettre en place plusieurs mesures prophylactiques complémentaires de la lutte chimique, à la fois en pépinière et en plein champ. Les abris doivent être aérés au maximum, afin de diminuer l'hygrométrie ambiante et, en particulier, d'éviter la présence d'eau libre sur les plantes. La mise en place d'un écran thermique sur les salades, comme un agro-textile (voile non tissé, tissu maille), contribue à augmenter l'humidité et à diminuer la luminosité. Dans le cas d'attaques sévères, il est préférable de le retirer. Il convient de réaliser les irrigations en cours de matinée et en début d'après-midi, jamais le soir, ceci afin de permettre aux plantes de sécher le plus rapidement possible. Dans certains cas, il peut être nécessaire de chauffer les abris afin de réduire l'hygrométrie et en particulier d'éliminer la rosée présente sur les feuilles.
Il faut éliminer très rapidement les débris végétaux en cours de culture, en particulier les plantes touchées sur lesquelles Botrytis cinerea sporule abondamment et forme parfois des sclérotes. On évitera tout stress aux plantes conduisant à des à-coups de croissance.
La fumure azotée doit être maîtrisée. Elle doit être ni trop excessive (à l'origine de tissus succulents très réceptifs), ni trop faible (sources de feuilles chlorotiques constituant des bases nutritives idéales pour Botrytis cinerea).
En fin de culture, les débris végétaux devront être rapidement éliminés des parcelles afin d'éviter qu'ils soient ultérieurement enfouis dans le sol et que le champignon puisse s'y conserver. Un labour profond facilitera la décomposition des quelques résidus restants.
- Culture suivante
Dans le cas où la pépinière sera réalisée chaque année au même endroit et/ou dans le même abri, il sera indispensable de mettre en place les mesures d'hygiènes et de désinfections préconisées.
L'efficacité des rotations culturales est décevante ; cette situation est certainement due à la polyphagie de Botrytis cinerea et au fait que l'inoculum provient en grande partie de l'environnement de la culture.
Le sol des futures parcelles de salade sera bien préparé et drainé afin d'éviter la formation de flaques d'eau propices aux attaques tardives après pommaison. En plein champ, les rangs de plantation seront orientés si possible dans le sens des vents dominants afin que le collet des plantes et le couvert végétal soient bien aérés. La plantation de salades sur des buttes permet également l'aération de leur collet et évite la stagnation d'eau à leur proximité. On évitera les densités de plantation trop importantes et de blesser les plantes.
Des traitements fongicides préventifs seront indispensables. Actuellement, les calendriers proposés en France et dans de nombreux autres pays sont à peu près comparables. Ils font intervenir 3 à 5 traitements en plus de ceux réalisés en pépinière (positionnés souvent après plantation, aux stades 7-9 et 11-13). Leur nombre fluctue en fonction de la période de l'année, du type de salade, du type de culture (plein champ ou sous abri) et des zones de production.
Les autres maladies et déprédateurs devront être maîtrisés car ils sont à l'origine de blessures, de nécroses tissulaires propices à l'installation de Botrytis cinerea. Il conviendra d'éviter l'apparition de symptômes de Tip-burn pour les mêmes raisons. Dès que la végétation deviendra importante, il faudra être vigilant, surtout en période de temps couvert et à l'approche de la pommaison des salades.
Bien qu'aucune résistance variétale n'ait été trouvée chez les salades, comme chez de nombreux autres hôtes de ce champignon, de légères différences de sensibilité sont observées entre cultivars. Elles seraient liées aux ports plus ou moins dressés de certains types (romaines, laitues grasses) ou à une cuticule foliaire plus épaisse. De plus, les chicorées apparaissent moins sensibles que les laitues.
Un certain nombre de méthodes originales ont été ou sont expérimentées dans plusieurs pays. Ainsi, des extraits de compost ont été utilisés en Angleterre ; pulvérisés sur les plantes, ils réduiraient les dégâts dus à Botrytis cinerea et permettraient d'augmenter les rendements. Des antioxydants ont été également employés en Israël pour limiter le développement de ce champignon.
Plusieurs champignons et des bactéries antagonistes ont été évalués in vitro ou in vivo pour le contrôler. Parmi eux on peut citer : des Streptomyces spp. comme Streptomyces griseoviridis…, Gliocladium virens, Trichoderma harzianum, Ulocladium atrum...
* Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous avons tout de même choisi de vous indiquer dans chaque fiche, le nom de quelques matières actives homologuées au moment de la rédaction de la fiche. Nous essaierons d’actualiser cette liste, au fur et à mesure des retraits et des nouvelles homologations. Malgré cela, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.