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Méthodes de protection

  • En cours de culture

 

Dès que les premiers symptômes dus à Alternaria tomatophila sont constatés en cours de culture, les plantes doivent être traitées le plus rapidement possible à l’aide d’un des fongicides* autorisés (appliqués seuls ou en association) (e-phy). Les applications doivent être renouvelées après de fortes pluies et des irrigations par aspersion. Notons que ces dernières favorisent l’extension de la maladie, aussi doivent-elles être réalisées en cours de journée, à une période qui permettra aux plantes de ressuyer et de ne pas rester trop longtemps humectées.

Il convient en outre d’éviter tout stress aux plantes, et de leur assurer une fumure équilibrée, notamment en azote.

Dans la mesure du possible, le maximum de débris végétaux (feuilles, tiges et notamment les fruits) doit être éliminé en cours et en fin de culture, et détruit. Certains auteurs conseillent de les enterrer profondément.

  • Culture suivante

 

Lors de la culture suivante et si la pépinière a lieu au même endroit que l’année précédente, une désinfection du sol ou des applications préventives de fongicides seront réalisées. Des semences saines devront être utilisées. En cas de doute, les graines non enrobées pourront être traitées à l’eau chaude, avec du chlorothalonil, de l’iprodione…

Des rotations culturales assez longues, de l’ordre de 3 à 4 années, faisant intervenir des céréales à petits grains, du maïs… seront envisagées dans les parcelles fortement affectées. Il conviendra d’éliminer les adventices pouvant servir d’hôtes intermédiaires.

De plus, on évitera de mettre en place une culture à proximité de parcelles de tomate déjà affectées, ou d’autres cultures sensibles comme la pomme de terre, l’aubergine… Les fumures déséquilibrées favoriseraient l’alternariose, en particulier les excès ou les manques d’azote. Celles bien pourvues en potassium auraient l’effet inverse, de même que les apports en calcium.

Dans certains pays, la désinfection du sol des planches à la vapeur ou avec un fumigant est conseillée.

La qualité des plants sera contrôlée avant leur mise en place. Il est aussi préconisé de disposer les plantations selon une densité qui permette une bonne aération de la végétation, un bon ressuyage après les pluies ou les irrigations par aspersion, et de produire des plantes plutôt vigoureuses. On évitera de planter dans des sols hydromorphes. Il sera préférable d’irriguer les plantes au goutte à goutte plutôt que par aspersion. Les plants de tomate seront dans la mesure du possible palissés ou cultivés sur des grilles afin que le feuillage et les fruits demeurent à distance du sol ; un paillage de ce dernier contribuera au même effet en constituant une barrière mécanique. Le matériel servant au palissage devra être désinfecté entre chaque culture.

Des traitements fongicides devront être appliqués préventivement avec les matières actives signalées précédemment. Il est à signaler l’existence de plusieurs systèmes d’aide à la décision développés afin de mieux déterminer les périodes d’applications des fongicides, d’améliorer leur efficacité et de réduire leur nombre. Ces modèles de prévision, maintenant bien connus, sont NJ-Fast, CU-Fast, et plus particulièrement Tom-Cast. L’intérêt de ces outils n’est plus à démontrer dans le cadre de la protection raisonnée de la tomate.

Ajoutons que le bicarbonate de soude pulvérisé sur la tomate réduirait la germination des conidies d’A. tomatophila et présenterait une certaine efficacité pour contrôler l’alternariose. D’autres produits non conventionnels ont aussi été testés avec plus ou moins de succès afin d’induire chez la tomate une résistance, notamment à l’alternariose. Dans le même registre, divers extraits de plantes, des huiles végétales (Acacia concinna, Bassia latifolia [= Madhuca longifolia var. latifolia’], ail, Azadirachta indica…) permettraient de limiter le développement de cette mycose.

Plusieurs antagonistes potentiels sont signalés dans la littérature : des bactéries (Pseudomonas fluorescens, Bacillus spp., etc.) comme des champignons (Trichoderma polysporum, Chaetomium globosum…) ; leurs performances ne semblent toutefois pas importantes en situation d’épidémie naturelle.

Des sources de résistance ont été trouvées chez plusieurs espèces sauvages, en particulier Lycopersicon hirsutum et L. pimpinellifolium. Elles ont été utilisées dans des programmes d’amélioration et ont permis d’obtenir des lignées et des cultivars disposant d’une résistance polygénique partielle à l’alternariose et ayant aussi une maturité assez tardive. Aucune variété actuellement commercialisée en France ne possède cette capacité.

Des moindres sensibilités de la tige et du collet à l’alternariose ont été rapportées chez d’autres espèces sauvages sans qu’elles aient été exploitées efficacement. Ajoutons que dans certains contextes culturaux en Inde, un certain nombre de variétés de tomate (‘Ace’, ‘Flora-Dade’…) se sont montrées moins sensibles à cette maladie.


Lutte chimique : Le nombre de pesticides disponibles pour un usage donné évoluant en permanence, nous vous conseillons de toujours confirmer votre choix en consultant le site e-phy du ministère de l’agriculture et de la pêche qui est un catalogue en ligne des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages, des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France. Cette remarque est également valable pour tous les produits biologiques à base de micro-organismes ou de substances naturelles.

Dernière modification : 22/01/2015
  • Auteur :
  • D Blancard (INRA)